Le premier ennemi, c'est le froid. Sous l'effet des températures basses, la corne des coussinets (que les vétérinaires appellent "hyperkératose plantaire") perd en élasticité. Elle devient plus rigide, se dessèche et se fissure plus facilement. Imaginez vos propres mains exposées au vent glacial sans gants : la peau se craquelle, tiraille, parfois jusqu'au sang. Pour votre chien ou votre chat, c'est exactement la même chose, sauf qu'il doit continuer à marcher dessus.

À ce froid s'ajoute l'humidité, omniprésente en automne et en hiver. La neige fondue, la pluie ou les sols détrempés ramollissent la couche externe du coussinet. Résultat : la peau devient plus fine et plus fragile, ce qui favorise les microcoupures au moindre frottement. Ce phénomène est accentué quand l'animal passe brutalement d'un intérieur chauffé à un trottoir glacé : ces changements rapides perturbent la microcirculation sanguine et affaiblissent encore la résistance des pattes.

Mais le danger le plus sournois reste le sel de déneigement et les produits chimiques répandus sur les routes. Pour nous, c'est la garantie d'avoir des routes et trottoirs praticables, mais pour nos animaux, ce sont de véritables agressions. Le sel provoque des brûlures chimiques sur la peau, accentue les gerçures et laisse une douleur persistante. Et comme les chiens et les chats lèchent naturellement leurs pattes après la promenade, ils ingèrent ces substances toxiques, avec à la clé vomissements, diarrhées ou troubles digestifs.

Et puis, n'oublions pas la nature même des sols en hiver. Le bitume gelé devient abrasif, les graviers ou la neige durcie agissent comme du papier de verre. Chaque sortie est alors une accumulation de micro blessures invisibles mais très douloureuses pour votre animal, qui s'infectent rapidement si elles ne sont pas soignées.